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Ces gens qui ne regardent pas de séries

  • cecileduclos
  • 15 juil. 2015
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 mars 2023


Quand les magazines ont envie d’être dans l’air du temps et de séduire un public un peu 2.0, ils aiment bien faire des « dossiers spéciaux » et des « enquêtes exclusives » pour nous livrer des analyses très philosophiques nous expliquant que si on regarde des séries, c’est parce qu’elles nous permettraient de nous évader de notre vie pourrie, de rêver la réalité, blablablablabla et caetera, et caetera. Je pense que ces études ont occulté la vraie question, celle qui mérite véritablement une explication, et qui porte sur la population qui au contraire, ne regarde pas de séries, cette question étant : mais quel est leur problème ? On peut distinguer au sein de cette population ne regardant pas de séries plusieurs catégories, que nous allons analyser ci-dessous avec l’aide de nos experts socio-économiques imaginaires invités spécialement de façon télépathique pour l’occasion. Les vieux qui pensent que les séries sont des films en plusieurs parties qui passent à la télévision Hahaha, et dire qu’il y a encore des gens qui regardent la télévision. Typiquement ces vieux-là sont des parents, qui sont tombés une fois il y a dix ans sur un épisode de Friends et qui depuis dès qu’ils entendent le mot série sortent cet unique argument « Moi j’aime pas quand il a des gens qui rient derrière, non mais c’est vrai, on peut remarquer tous seuls quand il faut rigoler quand même hahahoho ! », créant l’hilarité chez tous leurs amis, qui se disent « haha oui, quel homme spirituel ce Roger. ». Si le vieux n’est pas bien dangereux en lui-même, il peut néanmoins faire ressortir des instincts violents chez son auditeur de moins de 30 ans.

Les gens qui « non mais moi je suis plutôt films en fait » Ces gens-là sont juste des rabat-joies, qui insinuent par leur dédain nonchalant que pendant que vous binge-watchez Breaking Bad en mangeant des chips Lidl, ils regardent des films de Truffaut en noir et blanc avec un verre de Chateauneuf-Dusnob 1927 à la main. Vous risquez de mourir d’épuisement à force de vouloir prouver à cette personne que la série n’est pas un sous-genre à travers les milliers d’exemples qui vous passent par la tête puisqu’il va de soi que vous avez raison. Mais rien n’y fera : le rabat-joie vous gratifiera d’un « mm-mmh, si tu le dis… » absolument pas convaincu, puis retournera à sa thèse sur le rôle de la psychanalyse dans le cinéma catalan entre 1988 et 1991, en vous ayant déjà totalement oublié. Les gens efficaces Ce sont des personnes qui, quand tu leur parles de série te demandent d’expliquer l’intégralité de l’intrigue et la fin, pour « avoir une vue d’ensemble ». Puis, quand après un monologue plus passionné qu’un juré de The Voice tu es tout excité d’avoir peut-être converti quelqu’un, leur pragmatisme te ramène brusquement sur terre : « Aloooooors ? - Ca a l’air pas mal ! - Ouiiii ! tu vas regarder alors ? - Bah non maintenant que je connais la fin ça sert plus à rien. ». Cette personne a une logique tellement implacable que tu as envie d’aller t’asseoir un moment et de réfléchir à ta vie.

Voilà. Maintenant vous savez à qui vous avez affaire. Je sais, ces gens sont déprimants, et d’une certaine manière, vous les jalousez de ne pas vivre dans la peur permanente de se faire spoiler. Mais rassurez-vous, car au final, ces insouciants relous sont condamnés sans le savoir à vivre une vie sans Barney Stinson, sans Saul Goodman, sans le Docteur, sans Jeff Winger, sans Santana Lopez, sans Crazy Eyes, sans Nancy Botwin, sans Harvey Specter, et surtout…sans Hodor. Et honnêtement, une vie sans Hodor n’est pas de celles qui méritent d’être vécues, et ce n’est pas Hodor qui vous dira le contraire, ce qui est en partie dû au fait qu’il ne peut dire que « Hodor », mais quand même.

 
 
 

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